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Les tempêtes hivernales qui ont frappé la France pendant les fêtes de fin d’année ont fait des dégâts sur les systèmes d’endiguement. France Digues fait le point en deux articles sur les mesures d’urgence qui ont été prises pour réparer. L'article 1 porte sur les dégâts du littoral en Normandie et dans le Pas-de-Calais. Des brèches ont eu lieu sur des tronçons vulnérables qui n’avaient pas été renforcés après la tempête Xynthia.

« A cause de la tempête Eleanor, dans le Calvados à Ver-sur-Mer, la digue du littoral a lâché sur sept mètres, une centaine d'habitations ont été inondées », décrivait France 3 Normandie le 3 janvier. « Ce n’est pas une digue, mais un parapet attenant à une cale qui a cédé », rectifie Philippe Buston, adjoint au maire de cette commune balnéaire située à 25 km de Caen, sur la Côte de Nacre. Les sept mètres de parapet n’avaient pas été refaits lors des travaux post Xynthia, qui ont rénové la digue pour 3 millions d’euros. Cet hiver, Eleanor n’a pas endommagé la nouvelle digue, mais la rupture du parapet a créé un écoulement d’eau très rapide qui a inondé une centaine de maisons. « Le marais était plein à cause des pluies, il n’a pas pu absorber sachant que le coefficient de marée était de 107 », explique Philippe Buston. En quelques heures, la société missionnée par le contrat d’entretien (contrat sur 3 ans de 30.000 euros), Giffard Génie civil (groupe Vinci) a colmaté la brèche avec six blocs de béton d’une tonne, séparés sur 80 cm par des big bags en sable. Ce colmatage a suffi à bloquer l’écoulement à court terme. Mais qui va gérer les travaux suivants sur le parapet et les quelques dégâts mineurs sur le front de mer ? « Avec la Gemapi, on est dans le flou complet, on ne sait pas qui va prendre en charge les travaux », estime Philippe Buston. Le transfert de compétence à l’intercommunalité est en cours. En attendant, la mairie a déposé un dossier de demande de reconnaissance de catastrophe naturelle.

Une demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle a également été déposée par la mairie de Wimereux, située à 350 km plus au nord à proximité de Calais. A Wimereux, la tempête Eleanor a créé une brèche sur la descente à bateaux. « La brèche a créé un point de fragilité, l’eau a décaissé les fines de sable et de gravier, les dalles se sont ensuite affaissées de 80 cm », explique Joël Fernagut, adjoint au maire de Wimereux. Dans les jours suivants des travaux d’urgence ont été lancés : concassage des dalles brisées pour créer un socle sur lequel doivent être ajoutés une grave drainante plus épaisse puis un massif géotextile, sur lequel une dalle de béton sera coulée, pour préserver le lieu de promenade. 1300 tonnes d’enrochement vont aussi être apportés pour conforter la digue. « Nous avons la chance d’avoir la carrière du Boulonnais à 10 km », explique Joël Turnagut. Ces travaux sont chiffrés à 110.000 euros, pour 80 m de linéaire. Ils sont pris en charge par la communauté d’agglomération du Boulonnais, puisque celle-ci a repris la compétence Gemapi depuis le 1^er janvier 2018. A noter qu’en août 2014, une rupture similaire avait eu lieu à 150 m de la descente à bateaux, selon la mairie et cette rupture avait déjà entraîné un renforcement à hauteur de 800 tonnes d’enrochement. Avec les 1300 tonnes suivantes, c’est toute la digue qui devrait être renforcée.

D’autres communes du littoral, en Normandie, dans les Hauts-de-France mais aussi sur la côte Atlantique ont subi des dégâts liés aux tempêtes de la saison 2017/2018.  Ce sont des dégâts modérés pour la plupart, malgré la conjonction des pluies, du vent et du coefficient de marée élevé.

Sources :

Article publié le 3 janvier 2018 par France 3 Normandie

Article publié le 4 janvier par France Info

Article publié par 3 janvier 2018 par La Manche Libre.fr

Articles complétés par des interviews France Digues des deux élus.