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Cotentin : changement de classe pour la digue de Saint-Vaast

Article de journal


illustration Cotentin : changement de classe pour la digue de Saint-Vaast

Sept, c’est le nombre de systèmes d’endiguement que la communauté d’agglomération du Cotentin a pré-défini sur son littoral. Les premières études de dangers (EDD) sont lancées. Apportant une meilleure compréhension du rôle des digues classées avant 2015.

Crédit photo : CA du Cotentin 

« Nous avons effectué entre 2018 et 2020 une étude de préfiguration des systèmes d’endiguement. Elle couvre un linéaire assez conséquent, un peu plus de 200 km de côtes», explique Thomas Pasco, ingénieur chargé de projet littoral à la communauté d’Agglomération du Cotentin. Sur ces 200 km, pas moins de sept systèmes d’endiguement ont été prédéfinis. Trois d’entre eux contiennent des ouvrages classés avant 2015 : un sur la côte Ouest, à Barneville-Carteret et deux sur la côte Est à Saint-Vaast-la-Hougue et Quinéville – Saint-Germain-de-Varreville. C’est sur ces trois systèmes que la communauté de communes a placé la priorité, en débutant les études de dangers réglementaires, fin 2020.

Etude de Dangers (EDD) à Saint-Vaast
« Pour la digue de Saint-Vaast Réville, nous arrivons à la phase 4 de l’étude de dangers (EDD), qui définira le niveau de protection du système, avant de pouvoir définir la zone protégée », poursuit Thomas Pasco. Cette nouvelle étape fait suite aux diagnostics géotechniques et structurels sur les ouvrages.

Etendu sur quelques 6 km sur la côte est du Cotentin, le système d’endiguement de Saint-Vaast-la-Hougue inclut sur 2,7 km de son linéaire la digue de Saint-Vaast Réville. Cette digue avait été classée B en 2012, pour son rôle de protection contre les submersions marines. Mais l’EDD a changé la compréhension de son rôle, grâce à la vision systémique liée au concept système d’endiguement.

Absence d’ancrage
« Contrairement à d’autres systèmes d’endiguement, où il peut y avoir des falaises ou des cordons dunaires, sur la digue de Saint-Vaast Réville nous n’avons pas d’ancrage aux extrémités », explique Thomas Pasco. Des modélisations numériques ont permis de préciser les comportements hydrauliques. Verdict : le niveau de protection réel, celui du système d’endiguement n’est pas le même que celui initialement défini pour la digue seule. Et le nombre de personnes qui sont effectivement protégées est moins élevé que prévu.

C’est ce que nous explique Thomas Pasco : «La digue culmine à 4,50 mètres NGF. Elle protège, en théorie, les enjeux et les personnes en contrebas. Mais la réalité est autre : si on regarde par où l’eau peut passer, aux extrémités, on n’atteint pas le même niveau de protection ». La population effectivement protégée, au lieu d’être 4500 personnes, devrait être d’environ 1700 personnes (la détermination précise est en cours).

Cette différence d’appréciation impacte le classement du système d’endiguement au titre de la protection contre les inondations. Depuis 2015, ce ne sont plus les digues en tant qu’ouvrage isolé qui peuvent être classées, mais les systèmes d’endiguement. Au lieu d’être autorisé en classe B (plus de 3000 personnes protégées), le système d’endiguement devrait être autorisé en classe C (moins de 3000 personnes).

Travaux à prévoir
L'intérêt des EDD n'est pas seulement d'aider à déterminer le niveau de protection et la zone protéger. Celle de Saint-Vaast a aussi permis d’objectiver une grosse défaillance dans la digue. Ce nouvel élément conduit l’intercommunalité à revoir la procédure de demande d’autorisation. « Au lieu d’une procédure simplifiée, nous devons nous réorienter vers une procédure plus lourde, une demande d’autorisation avec travaux », complète Thomas Pasco.

La maîtrise du foncier
Autre priorité pour l’autorité gémapienne, la maîtrise du foncier : nécessaire à la conduite des travaux sur les ouvrages, elle peut être obtenue par des conventionnements, des rachats négociés ou des expropriations. A chaque ouvrage son cas particulier. Le cas de la digue de Saint-Vaast n’est pas le plus complexe : elle appartient aux cinq communes voisines, qui la gèrent jusqu’à présent via une Association syndicale autorisée (ASA). Or face aux montants des rénovations nécessaires (sans doute plusieurs millions d’euros), l’ASA pourrait avoir intérêt à céder l’ouvrage à l’intercommunalité en charge de la Gemapi… Mais d’autres cas sont plus compliqués ; en particulier les ouvrages de protection sans propriétaire clairement défini. S’ils devenaient rattachés au domaine public maritime, des concessions seraient à établir.

A Saint-Vaast-la-Hougue, si tout se passe bien les travaux sur la digue de Saint-Vaast Réville pourraient commencer à partir de 2022. « C’est un programme de plusieurs millions d’euros, mais il y a de l’urgence», estimait Jean-René Lechatreux, vice-président en charge des risques littoraux à la Communauté d’agglomération, dans les colonnes de Ouest France.

 

Source : la communauté d’agglomération du Cotentin et Ouest France

https://www.ouest-france.fr/normandie/saint-vaast-la-hougue-50550/lagglo-du-cotentin-uvre-a-la-protection-du-littoral-025eed62-198d-4714-9623-8420c745d7e2

Contributeur

thibault lescuyer

Structure

test asso

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