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Retours D'expérience : SIRS Digues V2, le logiciel métier qui facilite la gestion des digues - Partie 1

Retour d'expérience


illustration Retours D'expérience : SIRS Digues V2, le logiciel métier qui facilite la gestion des digues - Partie 1

Pérenniser et bancariser les données relatives aux digues,  faciliter le respect des obligations réglementaires : ce sont deux intérêts majeurs du logiciel SIRS Digues V2, que France Digues met à disposition depuis juin 2017. Le logiciel est adapté aux besoins des grands comme des petits gestionnaires, comme le montrent ces retours d’expérience.

A Apt dans le Lubéron, le syndicat de rivière du Cavalon-Coulon (SIRCC) utilise le logiciel SIRS Digues V2 pour la gestion des 22 km de digues dont il a la charge. « A partir du moment où nous sommes devenus gestionnaire de digues, fin 2015, il nous fallait un outil. Soit nous faisions nous-même l’outil avec nos propres classeurs et fichiers Excel, soit nous allions vers le SIRS, qui est le seul logiciel open source adapté pour les gestionnaires », explique Johan Hochard. Chargé de missions aménagement de cours d'eau au SIRCC, il a réussi à convaincre les élus de l’intérêt du logiciel, en mai 2017. Un an plus tard, il considère que le « SIRS » est d’une aide précieuse. « La gestion des digues est une chose complexe, qui demande beaucoup de clarté. Le SIRS permet de ne rien oublier. Son utilisation facilite la gestion des désordres et le respect des obligations réglementaires ». A l’échelle d’un petit syndicat comme celui d’Apt, disposant de 6 salariés au total et d’un budget de fonctionnement de 848.000 euros en 2018, s’il avait fallu affronter la gestion des digues sans logiciel adapté, « la somme de travail aurait été colossale », estime Johan Hochard.

Une base de données pour suivre les désordres

Le SIRS a été conçu par le Cemagref (devenu IRSTEA) et deux gestionnaires de digues avant d’être repris en maîtrise d’ouvrage par l’association France Digues. Voir l'historique du SIRS

Le SIRS digues est un Systèmes d'Information à Référence Spatiale. Il combine une cartographie interactive du système d’endiguement avec des bases de données, ce qui permet de positionner, de relier et d’archiver toute une série de données. Que ce soit les désordres intervenant sur les digues, les conventions d’occupation temporaire, les intervenants extérieurs et les travaux réalisés, tous ces éléments peuvent ainsi être inscrits dans la base et reliés pour chaque tronçon de digue. Le SIRS est une « base donnée structurée dans le temps, il devient une véritable mémoire des interventions sur les digues», selon Antoine Castagnet, le chargé de mission SIRS au Syndicat mixte d’aménagement des digues du Rhône et de la Mer (SYMADREM).

Comparé au SIRCC du Lubéron, le SYMADREM est un gestionnaire de grande taille : il est gestionnaire non pas de 22, mais de 220 km de digues fluviales, la plupart au bord du Rhône, sans compter 5,5km de quais maçonnés et 25km d’ouvrages maritimes, le tout avec un budget de fonctionnement de plus de 4 millions d’euros (chiffre 2016). ll est aussi l’un des premiers utilisateurs du SIRS, y compris sous sa version 1 qui avait été développée dans les années 2000. 

«Le SIRS Digues nous sert beaucoup pour suivre dans le temps et archiver les désordres qui apparaissent sur les digues», explique Antoine Castagnet. Au Symadrem, deux autres personnes utilisent le logiciel : l’ingénieure d’exploitation, en charge des visites réglementaires et le chargé d’études, qui effectue des analyses de vulnérabilités pour les études de dangers. « Aucun syndicat n’utilise à 100% le logiciel, chacun utilise les modules qui correspondent à sa réalité », remarque Antoine Castagnet.

Aujourd’hui, ce sont une douzaine de gestionnaires de digues, répartis dans toute la France, qui utilisent ou vont utiliser le SIRS Digues, soit plus de 1500 km de digues qui sont gérés avec le logiciel. Le SIRS a été conçu pour répondre à une large palette de besoins et pour qu’il soit adaptable à tous les gestionnaires de digues.

Partie cartographique du SIRS Digues V2 (Desktop)

Faciliter les obligations réglementaires

« Tout l’intérêt du logiciel est qu’il est basé sur la législation et les attentes réglementaires », estime Johan Hochard. Le logiciel est aussi pensé pour permettre aux gestionnaires de répondre aux demandes de la DREAL et de la DDT, notamment dans l’édition des rapports de visite. Il facilite la réalisation des Visites Techniques Approfondies (VTA) que les gestionnaires sont tenus d’organiser.

Dès lors que les données d’une précédente VTA ont été entrées dans le SIRS, la prochaine visite, qu’elle soit une VTA ou une visite de routine, est grandement facilitée. « Lors d’une visite de routine récente, en reprenant chaque donnée de la VTA, qui avait été rentrée dans le logiciel, nous avons pu vérifier, évaluer et compléter les nouveaux désordres sur le terrain directement », témoigne Johan Hochard. Chaque désordre constaté fait l’objet d’une « fiche désordre », qui pourra être intégrée dans les rapports réglementaires. Le gain de temps est réel. Ces fiches, construites suivant un format unique, facilitent aussi la lecture par les parties prenantes, y compris celle des services de contrôle à la DREAL.

La version mobile du SIRS : les dernières technologies au service du terrain

 « En 2018, nous allons investir dans une tablette pour faire toutes les Visites techniques approfondies (VTA) avec l’interface mobile du SIRS. C’est plus pratique pour consulter les anciens désordres», nous indique Antoine Castagnet. Les nouvelles observations réalisées à cette occasion peuvent être synchronisés dans la base de données, soit in situ (avec une connexion 4G) soit au retour du terrain. L’ingénieure d’exploitation en charge des VTA au SYMADREM est d’ailleurs en train de se former pour utiliser le module mobile du SIRS, comme le font déjà Antoine Castagnet et Johan Hochard.

Prévoir la réflexion en amont

Utile pour ses utilisateurs, le logiciel SIRS suppose plusieurs prérequis avant d’être opérationnel. « Il faut bien réfléchir en amont à comment on va définir le système d’endiguement et comment on va le sectoriser », prévient Johan Hochard. Un autre préalable est de faire un point sur les différentes données que le gestionnaire souhaite intégrer. Au SIRCC ce travail en amont a pris environ un mois homme, sur une période d’un an, pour deux systèmes d’endiguement répartis en 19 tronçons. Le temps préparatoire est vite compensé par le gain de temps en gestion et en suivi des désordres, une fois que la logique de l’outil est bien comprise.

De nouveaux cas d'usage

Que ce soit au Symadrem comme au syndicat de rivière du Cavalon-Coulon, les utilisateurs anticipent que les cas d’usage du SIRS vont se multiplier. Par exemple pour les prochaines VTA obligatoires, le SIRCC ouvrira ponctuellement l’accès au logiciel aux prestataires chargés de ces visites, afin qu’ils puissent rentrer directement les données d’observation dans la base. Là aussi, un gain de temps significatif est attendu. C’est d’ailleurs ce que font déjà d’autres gestionnaires comme le SM3A, qui vont encore plus loin en utilisant la plupart des modules du logiciel (Lit, Berges, réglementaire…) nous le verrons dans un autre article prochainement.

De son côté le SYMADREM est en train de signer des conventions d’occupation temporaire (COT) avec tous les propriétaires d’ouvrages traversant son linéaire de digues. C’est un chantier administratif conséquent, dans la mesure où quelques 300 ouvrages détenus par des tiers, notamment pour de l’irrigation, sont concernés. Chaque nouvelle convention signée sera désormais intégrée dans le module « AOT COT » (autorisation d’occupation temporaire / Conventions d’Occupation Temporaire) du SIRS, ce qui facilitera le suivi.

Depuis la mise en place de la loi MATPAM qui transfère la compétence de protection des inondations (GEMAPI) aux intercommunalités à fiscalité propre, Antoine Castagnet constate que de plus en plus d’EPCI (nouvellement gestionnaires) contactent le SYMADREM, intéressés par le SIRS Digues.

Cet outil utilisé par les gestionnaires de digues historiques de France, commence peu à peu à être le logiciel métier référent dans le milieu. Syndicats, intercommunalités, départements ou encore métropole perçoivent son potentiel et s’y investissent progressivement.

Le SIRS Digues est, pour France Digues, l’outil indispensable du gestionnaire.

Partie base de donnée du SIRS Digues V2

Précisions sur le coût du logiciel

Le logiciel est sous licence libre et accessible sur le site sirs-digues.info . Il bénéficie d’une maintenance corrective et adaptative   financée par le biais des cotisations des adhérents à France Digues :  750 euros de base + 30 euros par km gérés. « Le jeu en vaut la chandelle », estime Johan Hochard. Dans la corbeille, il inclut le fait d’être informé des dernières évolutions, de faire partie de la communauté d’échange autour du logiciel, de bénéficier d’une maintenance de l’outil et d’avoir son mot à dire sur le futur du SIRS. D’autre part cette adhésion octroie bon nombre d’autres avantages.

 

 

Contributeur

ségolène Mortier

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